Les étoiles marocaines du football dans le championnat saoudien

Par Mehdi El Asba

Lors de mon dernier article, je vous parlais de la participation saoudienne à la Coupe du Monde 1994. Il se trouve que j’ai commencé à suivre le foot de façon plus assidue à l’issue de cette Coupe du Monde et ce, à travers mes premières étoiles de jeunesse que sont Salaheddine Bassir et Ahmed Bahja.

En effet, après avoir fini meilleur buteur du championnat marocain de l’année 1993-1994, puis ébloui la planète du football par sa technique hors du temps lors de la Coupe du Monde, notamment contre l’Arabie Saoudite, Ahmed Bahja a rejoint Al Hilal de Riyad puis Al Ittihad de Djeddah où il brilla de mille feux en finissant meilleur buteur du championnat saoudien!

Bahja était un joueur fantasque pétris de talent qui faisait toujours plaisir à ses supportrices et supporteurs grâce à ses gestes techniques mais aussi grâce à son tempérament imprévisible, tellement imprévisible qu’il se dit qu’après qu’un arbitre lui ai refusé un but valable, il dribbla un joueur, puis le gardien de but, et puis s’arrêta au niveau de la ligne de but pour demander à l’arbitre de venir marquer!

Après un passage par les Émirats Arabes Unis et plus précisément à Al Wasl de Dubaï, le longiligne “fou” reviendra à Al Nassr FC, club actuel de Cristiano Ronaldo, pour disputer la Coupe du Monde des clubs organisée au Brésil en 2000, et dans laquelle il fit des misères au grand Raja de Casablanca de cette époque, mais aussi au géant Real Madrid de Nicolas Anelka.

Salaheddine Bassir

L’autre étoile de mon enfance fut sans contexte Salaheddine Bassir. Ce joueur calme et tueur de surface est aux antipodes de Bahja. En effet, ce fût le grand buteur du Raja Casablanca, puis de la sélection nationale marocaine, ce qui lui permit d’avoir une grande notoriété dans un pays qui vit, mange et respire le football. Bassir rejoint Al-Hilal pour une saison en 1996-1997, mais la mémoire collective retiendra toujours les buts pleins de ruse et de malice de ce renard des surfaces hors-pair.


Salaheddine Bassir


Plus récemment, le grand frère de Sofyane Amrabat, l’étoile marocaine du Mondial 2022 au Qatar, Noureddine, s’était illustré à Al Nassr de Riyad grâce à son surplus d’énergie et de combativité dépensé sur le terrain. Cet ailier gauche décisif que le peuple marocain aimait comparer au lapin de la pile Duracell, n’était jamais avare d’efforts d’où l’extrême sympathie qu’avait pour lui les supportrices et supporters. Noureddine Amrabat constituait alors au côté de Abderrazak Hamed-Allah, meilleur buteur historique du championnat saoudien avec 34 buts, une paire qui suscitait de la crainte chez n’importe quel adversaire. Ce dernier, pur produit de la formation marocaine et plus précisément de l’Olympique de Safi, a été buteur dans tous les championnats par où il est passé. Connu pour son fort caractère, impliquant un changement de club vers Al Ittihad, Hamad-Allah reste néanmoins un attaquant hors du commun et les statistiques étalées sur une longue et riche carrière parlent pour lui.

Noureddine Amrabat
Par Антон Зайцев,
https://www.soccer.ru/galery/1054508/photo/731679,
CC BY-SA 3.0,
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=70219447

 

Beaucoup d’autres Marocains sont passés, et continuent de le faire, par le championnat saoudien. On notera notamment Ismaël “Smahi” Triki, Mourad Batna ou encore Karim El Ahmadi et la liste ne risque pas de s’arrêter. La puissance financière saoudienne combinée au vivier de talents issus de la Botola (ligue professionnelle marocaine), talentueux et bon marché, fera que l’on verra de plus en plus de marocains du côté de l’Arabie Saoudite dans le futur. Cette tendance risque de s'accentuer après une coupe du monde extraordinaire ayant mis en exergue un excellent travail de formation du côté de l'empire chérifien.


 


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